Dans le monde du prêt-à-porter, les enseignes se livrent une bataille sans pitié. Quand on ne pique pas le directeur artistique de l’un, l’autre l’accuse de lui voler ses idées, etc. Dernier fait en date (et tout frais) : le clash Topshop-Asos. Le premier accuse le second de le parasiter en vendant sur son site des produits neufs signés Topshop.
TopShop-Asos sont deux enseignes made in UK bien connues des Anglais mais également très appréciées en France. Toutes deux sont très à l’écoute de la mode et proposent du prêt-à-porter abordable à un public jeune. On l’aura compris : une offre sensiblement identique pour une même cible visée. Mais contrairement à Topshop, Asos dispose d’une boutique « Market Place » : comme chez eBay, les particuliers peuvent mettre en ligne des vêtements et accessoires dont ils ne veulent plus et qui seront rachetés à moindre coût par d’autres. Par conséquent, on peut y trouver des articles de marques non-vendues sur le site principal Asos… comme la marque TopShop. C’est là que les ennuis commencent.
TopShop-Asos : la bataille est lancée
Sir Philip Green est un milliardaire britannique qui est à la tête d’Arcadia, groupe auquel appartient TopShop mais aussi Dorothy Perkins, entre autres. D’après le quotidien anglais Daily Telegraph, ce dernier aurait adressé une lettre juridique à ASOS, le sommant d’arrêter d’utiliser sa marque sur le site, sous peine de poursuite judiciaire.
Une personne lambda se dirait : « Où est le mal si Asos vend des produits TopShop ? Ca lui fait de la pub en plus ! ». Au goût du propriétaire de TopShop, Asos utiliserait beaucoup trop sa marque, donnant l’impression que ce dernier vend des vêtements TopShop neufs, en dépit du fait qu’aucun accord ait été passé entre les deux. Sir Philip Green a déclaré : « (Asos) souhaite plus que tout vendre des vêtements TopShop, l’enseigne est entrée en contact avec nous de nombreuses fois mais cela ne m’a jamais tenté. Nous avons notre propre site. »
Réponse de Nick Robertson, PDG d’Asos : « Un acheteur peut très bien avoir un nouvel article et avoir envie de le mettre en vente tout de suite. Cela n’a rien de différent avec eBay. Nous accorderons la plus grande attention quant à la plainte portée mais en ce qui me concerne, j’ai créé une plateforme qui puisse permettre aux gens de recycler leur garde-robe« . En effet, lorsqu’une personne désire mettre en ligne des vêtements dont elle souhaite se séparer, aucune clause n’indique si le vêtement doit être neuf ou porté ou appartenir (ou pas) à telle ou telle marque.
Compte tenu de la réponse d’Asos, tout porte à croire qu’il ne retirera pas de sa plateforme les articles TopShop et si Sir Philip Green campe sur ses positions, tout porte à croire que la bataille juridique et médiatique TopShop-Asos ne fait que commencer !
